Les pensées “puantes”

« Je n’y arriverai jamais »

« Ce n’est même pas la peine de lui demander, de toute façon il refusera »

« Je devrais laisser tomber le ski, je suis vraiment nul dans les sports »

Avez-vous déjà entendu ces phrases?  Les avez-vous déjà utilisées?  Au cours d’en entretien récent, j’ai fait remarquer à une cliente qu’elle utilisait ce que j’appelle de façon imagée des pensées puantes.  D’ici à notre prochaine rencontre, je lui ai demandé de noter celles qu’elle utilisait et le contexte dans lequel elle les utilisait.  Une simple observation qui nous servira de base de questionnement.

Qu’est-ce donc qu’une pensée puante*?  En réalité, ce que j’appelle pensées puantes, ce sont des distorsions cognitives; c’est-à-dire des erreurs dans notre perception de la réalité.  Il nous arrive à tous, à l’occasion, de mettre l’accent sur le coté négatif des évènements.  Si vous n’y faites pas attention, ces pensées peuvent vous pourrir la vie.

Les principales distorsions cognitives sont les suivantes :

Sauter aux conclusions ou l’inférence arbitraire. Il s’agit d’arriver à une conclusion sans preuve.  Ça peut être aussi faire de la lecture de pensée.   Par exemple « Jacques ne m’a pas invité à son anniversaire, c’est donc qu’il me déteste. »

Mettre des œillères ou l’abstraction sélective. C’est-à-dire ne regarder qu’un détail de la situation et non pas l’ensemble. Comme par exemple, l’étudiant qui ne regarde que le « C » obtenu en français sans tenir compte des « B » obtenus en mathématiques et en histoire.

Jamais et Toujours ou faire des généralisations.  Utiliser ce qui s’est passé à une occasion et en faire une règle qui s’applique à toutes les occasions.   Par exemple, je me fais couper la route par un homme qui portait une casquette et ensuite je déclare : « Tous les chauffeurs à casquette sont imprudents au volant »

Exagérer le négatif et minimiser le positif ou majoration et minoration.  Il s’agit d’accorder plus d’importance aux évènements négatifs et moins d’importance aux évènements positifs.  Par exemple, on vous offre une promotion et vous pensez « Bof, n’importe qui aurait pu l’obtenir »

S’imaginer que le monde tourne autour de nous ou la personnalisation.  Il s’agit d’interpréter chaque évènement en fonction de soi.  Par exemple, deux collègues de travail discutent à voix basse.  Vous vous dites « Ils sont en train de parler de moi. »

Tout ou rien ou la pensée dichotomique.  Il s’agit de catégoriser les choses entre deux extrêmes, sans nuances : noir ou blanc; pauvre ou riche; vieux ou jeune; idiot ou intelligent.  Comme par exemple, vous trouvez une coquille dans un texte que vous venez d’imprimer et vous pensez « Je vais devoir tout réécrire, c’est complètement raté! »

Et vous, quelles sont vos pensées puantes?  Faites comme ma cliente. Observez-vous au cours des prochains jours.  Notez les distorsions dans vos conversations, dans vos dialogues intérieurs.  Et notez le contexte dans lequel ces pensées apparaissent.

Puis, essayez de voir comment vous pourriez les contrecarrer.  Nous y reviendrons prochainement.

* « pensées puantes » est la traduction littérale que j’ai faite pour des enfants du titre du livre No more stinking thinking.