Il était une fois deux pandémies…

Depuis plusieurs mois, on parle de la pandémie de COVID-19.  La distanciation physique, le confinement, les fermetures de commerces, et surtout, des lieux d’activités sociales et physiques, font maintenant partie de notre quotidien. Difficile de dire quand nous reviendrons à un fonctionnement normal. Et difficile de dire quelles seront les séquelles de cette pandémie.

Il y a pourtant une autre pandémie, présente depuis longtemps, dont on oublie de parler et qui est exacerbée par la COVID : l’inactivité physique.  Selon l'Organisation mondiale de la santé, 31% des personnes de 15 ans ou plus sont physiquement inactives, c’est-à-dire, qu’elles ne rencontrent pas les directives en matière d’activité physique (pour les adultes : au moins 150 minutes d’activité physique aérobie d’intensité modérée à élevée, chaque semaine). De plus, il semble qu’entre 6 et 10% de tous les décès dus à des maladies non transmissibles, dans le monde,  puissent être attribués à l'inactivité physique, et ce pourcentage est encore plus élevé pour certaines maladies spécifiques.

C’est effarant, vous ne trouvez pas?

L’inactivité physique a été définie comme une pandémie en 2012. Et malgré tout, même si la majorité des gens est convaincue que l’activité physique est bonne pour la santé, la tendance à l’inactivité persiste.

Et la pandémie de COVID n’arrange rien!

Le télétravail réduit les déplacements. Les nouvelles règles de confinement réduit également les activités extérieures en petits groupes. Etc.

Le principe somatopsychique

Vous connaissez probablement le principe psychosomatique, c’est-à-dire la capacité de l'esprit à avoir des effets physiologiques sur le corps. Il vous est probablement arrivé de vous faire de  la bile, d’avoir le cœur gros ou de vous faire du mauvais sang. Il n’y avait probablement pas de raison physique à ces phénomènes. Ce sont vos pensées qui ont créées votre expérience.

Le principe somatopsychique (un terme introduit par les psychologues Nanette Mutrie et Guy Faulkner), quant à lui, représente l’influence de notre corps sur notre mental. Comme le dirait Juvénal (poète romain du 1er siècle après JC), un corps sain va favoriser un esprit sain.

 « L’activité physique = la psychologie positive en mouvement »*

L’un des piliers de la psychologie positive, c’est le développement de ses forces. On peut  considérer la force physique dans ce contexte, comme le propose Mutrie et Faulkner, puisque les recherches nous montrent que l’activité physique a bien un impact positif sur notre bien-être mental.  Parmi les avantages de bouger davantage, on retrouve : une meilleure estime de soi et une meilleure croyance en nos capacités de faire face aux défis de la vie.

Un manque d'activité physique peut entraîner des problèmes de santé mentale, selon les experts.

Ceux-ci vont même jusqu’à dire que le risque qu'une personne devienne déprimée est doublé si elle est inactive.  D’ailleurs l’activité physique est utilisée comme traitement et comme outil de prévention des maladies mentales. Elle améliore la qualité de vie des gens qui souffrent de maladie mentale et le bien-être de la population en général. Bouger nous aide à être plus résilients, physiquement et mentalement.

Notre corps a besoin d’être en mouvement. Nos ancêtres marchaient plus de 10,000 pas par jour, à tous les jours.  Peu de gens marchent autant de nos jours. Et encore moins avec le télétravail. L'exercice permet de réduire les problèmes de santé et agit comme un antidépresseur. À tel point qu’on pourrait considérer que de ne pas faire d'exercice, c'est comme prendre un dépresseur! Vous vous imaginez prendre tous les jours une pilule qui vous rendrait déprimé? Bien sûr que non. Malheureusement, c’est ce que beaucoup de gens font, inconsciemment.

Dans le contexte de la COVID et de son impact négatif sur la santé mentale, il est d’autant plus important de s’assurer de bouger régulièrement et suffisamment.

Que pouvez-vous faire?

  • Faites une évaluation de votre activité physique quotidienne et voyez si vous pouvez ajouter 4-5 minutes d’activité par jour.
  • Par exemple, mettez une musique entraînante puis montez et descendez les escaliers dans la maison le temps de la chanson. Faites une série de salutations au soleil. Dansez sur une chanson que vous aimez. Et répétez!!!

Vous pouvez également vous inscrire au prochain atelier Jongler avec le quotidien qui traite de résilience physique. Vous y apprendrez comment utiliser votre corps pour être plus résilient. Cliquez ici.

Comme le disait Platon : « Pour que l'homme réussisse dans la vie, Dieu lui a donné deux moyens, l'éducation et l'activité physique. Pas séparément, l'un pour l'âme et l'autre pour le corps, mais pour les deux ensemble. Avec ces moyens, l'homme peut atteindre la perfection. »

Votre coach, Di-Anne

*Titre d’un article par Mutrie et Faulkner : Physical Activity : Positive Psychology in Motion.

Références

Kohl, H. W. 3rd, Craig, C. L., Lambert, E. V., Inoue, S., Alkandari, J. R., Leetongin, G., … Lancet Physical Activity Series Working Group. (2012). The pandemic of physical inactivity: global action for public health. Lancet (London, England)380(9838), 294–305. https://doi.org/10.1016/S0140-6736(12)60898-8

Hall, G., Laddu, D. R., Phillips, S. A., Lavie, C. J., & Arena, R. (2020). A tale of two pandemics: how will covid-19 and global trends in physical inactivity and sedentary behavior affect one another? Progress in Cardiovascular Diseases2020 Apr 08. https://doi.org/10.1016/j.pcad.2020.04.005

Mutrie, N. & Faulkner, G. (2004). Linley, P. A., Joseph, S.,. (2004). Physical Activity : Positive Psychology in Motion. In Linley, A. & Joseph, A. Positive psychology in practice. (146-164).New Jersey: Wiley.