Être dans ses peurs

À quoi pensez-vous en lisant ce titre?  Voyez-vous une situation où votre passé vous a empêché d’avancer?  Vous entendez-vous refuser une belle occasion? Ressentez-vous les tensions de disputes passées?

La peur est une émotion que l’on ressent face à des situations de danger physique ou psychologique.  Elle déclenche souvent des réactions dans notre corps : sueur, tremblement,  maux d’estomac ou de ventre, accélération du pouls.  Ces réactions nous permettent de faire face et de surmonter le danger.  La peur agit donc comme un signal d’alarme.  Elle est utile lorsque le danger est réel.  Par contre, elle peut être nuisible lorsqu’elle nous fait croire à un danger là où il n’y en a pas.

Il est important, devant toute situation où nous ressentons de la peur, de nous questionner sur le bien-fondé de celle-ci.   Une émotion nous indique qu’un besoin est ou n’est pas comblé.  Déterminer le besoin qui se cache derrière  notre peur, voir de quelle façon nous parlons de la réalité, nous permettra de prendre des décisions plus éclairées, de faire de meilleurs choix.    Si je ne réagis qu’avec ma peur face à une situation qui n’est pas réellement dangereuse, je vais peut-être rater une belle occasion.

Examinons la situation suivante.  Georges est divorcé d’avec Kathy depuis dix ans. Il a trois enfants, âgés entre 20 et 24 ans.  Les deux plus vieux vivent en appartement et la plus jeune vit encore avec sa mère.  Georges n’approuvait pas la façon dont Kathy parlait avec ses enfants.  Après son divorce, Georges a eu une copine, Marie, avec laquelle il a habité pendant deux ans.  Marie avait deux jeunes enfants et Georges était très sensible à la façon dont elle leur parlait.  Récemment, Georges a fait la rencontre de Roxanne, une femme qui a des enfants.  Il hésite à s’engager dans cette relation.

Si Georges est dans ses peurs, qu’est-ce qui se passera?

Tout d’abord, il est possible que Georges cherche dans la situation présente les ressemblances avec des situations de son passé.  Il est également possible qu’il croit que les gens ne peuvent pas changer et que les choses, la manière d’agir des gens, sont immuables.

Georges utilisera probablement l’une ou l’autre des pensées puantes dont j’ai déjà parlées (voir l’article dans lequel je nommais les principales distorsions cognitives : sauter aux conclusions, mettre des œillères, faire des généralisations, exagérer le négatif et/ou minimiser le positif, la personnalisation, et la pensée du « tout ou rien »).

Donc, Georges pourrait rechercher les similitudes entre la façon dont Roxanne parle avec ses enfants et celle de Kathy et de Marie (mettre des œillères).   Il pourrait remarquer les dialogues qu’il n’aime pas et ne pas avoir conscience des dialogues qui sont acceptables (mettre des œillères, exagérer le négatif et/ou minimiser le positif).  Il pourrait se dire que toutes les mères monoparentales parlent ainsi à leurs enfants (faire des généralisations).  Il pourrait croire que Roxanne, puisqu’elle parle ainsi à ses enfants, lui parlera un jour, à lui, de cette façon qu’il n’aime pas (sauter aux conclusions).

Il y a fort à parier que Georges choisira de ne pas s’engager, de peur de revivre une situation passée, qui, selon lui, se produira inévitablement dans le futur.

Georges peut-il faire autrement? Peut-il sortir de ses peurs?  Bien sûr!

Georges aura intérêt à identifier le besoin qui se cache derrière sa réticence à s’engager.  Est-ce un besoin d’appréciation, de communication, d’ouverture, de respect, d’écoute ou peut-être de liberté?  Celà lui permettrait de chercher des façons de combler son ou ses besoins.  Dites-vous bien qu’il existe des milliers  façons de combler un besoin!

Ensuite, il importe de noter les distorsions qu’il se fait de la réalité et d’en rechercher les preuves.   Par exemple, si Georges remarque sa tendance à ne retenir que les dialogues désagréables, il pourrait choisir, disons pendant une journée, de mettre de côté les dialogues qu’il juge désagréables pour s’attarder au reste des conversations.  Il pourrait également  s’amuser à compter le nombre de dialogues qu’il trouve désagréables et agréables.  Il pourrait s’inventer encore bien d’autres façons de contrer ses distorsions.

Pour ce qui est de la peur, je l’ai dit, c’est une émotion.  Et une émotion est générée par l’interprétation que nous donnons à l’évènement qui y donne lieu (voir l’article Et le gagnant est).  Pour Georges, il est important d’entendre ce qu’il se dit au moment ou Roxanne parle à ses enfants.  Il pourra ensuite trouver d’autres interprétations à ces dialogues.

Et si je vous demandais comment se manifeste la peur dans votre vie?  Sauriez-vous y répondre?

Observez, écoutez les manifestations de peur que vous voyez autour de vous ou que vous ressentez vous-même.  Faites de même avec les distorsions.  Devenez le pourfendeur des peurs et des distorsions! Et surtout, amusez-vous!

Votre coach, Di-Anne