En attendant…

  •  Josée et Louis, en emménageant dans leur nouvelle maison, se sont acheté des meubles bon marché, en attendant d’avoir l’argent pour en acheter de plus beaux… il y a de cela maintenant quinze ans. 
  • Alain s’est trouvé un travail étudiant en attendant de terminer ses études… bien qu’il ait obtenu son BAC il y a cinq ans, il travaille toujours à la même place.
  • Pour la deuxième année consécutive, Madeleine a renouvelé son bail, en attendant de trouver un appartement plus à son goût… pourtant, elle ne cherche pas vraiment.

Je pourrais continuer à citer d’autres exemples de gens qui « attendent » : le bon moment, le coup de téléphone, l’augmentation de salaire, la bonne personne, le gain à la loterie, etc. pour être heureux.

Attendre, c’est ne pas bouger, rester là où nous sommes en prévision de l’arrivée de quelque chose ou quelqu’un.  Ça vous dit quelque chose?  Est-ce qu’il vous arrive, à vous aussi, de passer le temps « en attendant »?

Nombre de personnes passent beaucoup trop de temps dans la salle d’attente de leur vie et oublient de vivre le moment présent.  Et vous, où choisirez-vous de vivre les prochaines années? Dans la salle d’attente? Ou dans l’ici-maintenant?

Mais, si vous n’attendez plus ce qui, selon vous, vous apporterait le bonheur, comment allez-vous pouvoir atteindre le bonheur et vivre heureux?

Si l’on en croit les travaux de Mihaly Csikszentmihalyi, le bonheur ne dépend ni de la chance ni des évènements extérieurs, mais plutôt de la perception que nous avons de ces évènements.  Les meilleurs moments de la vie ne sont pas ceux où nous éprouvons passivement du plaisir, mais ceux où nous nous sentons grisé par nos réalisations; ce que Csikszentmihalyi appelle « flow » ou expérience optimale. Le flow, c’est l’état subjectif de se sentir bien.

"Voilà ce que nous entendons par expérience optimale. C’est ce que ressent le navigateur quand le vent fouette son visage,..., c’est le sentiment d’un parent au premier sourire de son enfant. Pareilles expériences intenses ne surviennent pas seulement lorsque les conditions externes sont favorables. Des survivants de camp de concentration se rappellent avoir vécu de riches et intenses expériences intérieures en réaction à des évènements aussi simples que le chant d’un oiseau [...]. Ces grands moments de la vie surviennent quand le corps ou l’esprit sont utilisés jusqu’à leurs limites dans un effort volontaire en vue de réaliser quelque chose de difficile et d’important. L’expérience optimale est donc quelque chose que l’on peut provoquer... Pour chacun, il y a des milliers de possibilités ou de défis susceptibles de favoriser le développement de soi (par l’expérience optimale)." (Csikszentmihalyi, 2004, p17).

Je vous invite à examiner les endroits de votre vie où vous pourriez avoir posé des étiquettes « en attendant » :

  • Examinez votre environnement (maison, travail, loisirs, etc.).
  • Examinez vos habitudes de vie (alimentation, sommeil, exercice, santé).
  • Examinez vos relations professionnelles, personnelles, familiales.
  • Examinez votre relation de couple.
  • Examinez votre vie intérieure.
  • Examinez votre vie spirituelle.

Faites la liste de tous les éléments qui, de temporaires, sont devenus permanents.

Pour chaque élément, posez-vous les questions suivantes :

  • Quelle est sa pertinence en fonction de votre vie aujourd’hui?
  • Que vous apporte cet élément, en termes d’expérience optimale?
  • En avez-vous encore besoin? Si oui, enlevez-lui son étiquette « en attendant » et considéré cet élément comme faisant partie de votre vie.  Si non, comment pouvez-vous le transformer, l’adapter?

Voici la démarche d’Alain face à son travail.  Il considère pertinent garder son travail actuel, d’abord parce qu’il y a des possibilités d’avancement, et ensuite parce qu’il lui permet une grande flexibilité d’horaire.  Il a réalisé que ce travail lui apporte des moments de flow, que son horaire lui permet d’assister aux matchs de hockey de son fils.  Il choisit d’arrêter de dire que ce travail n’est qu’ « en attendant ».

À vous de jouer, maintenant!  Et je vous souhaite de prendre cet exercice comme un plaisir et non comme une corvée!

Votre coach, Di-Anne