Même le chameau a besoin de boire…

Est-il possible d’être une mère, de faire face à ses défis professionnels, personnels et familiaux et d’être heureuse?  Ou est-ce un rêve, une utopie qui s’ajoute à l’idée inatteignable de « mère idéale »?

Les recherches nous montrent que, dans le domaine du travail, les employés heureux sont plus performants, engagés et trouvent de meilleures solutions aux problèmes.

Pourrait-il en être de même à la maison?

Si vous vous sentez dépassée par la double charge de votre vie professionnelle et familiale, vous vous posez peut-être la question.  Vous êtes peut-être prise dans le tourbillon généré par la gestion des horaires du travail, du service de garde, de l’école, ou par les tâches sans fin comme la vaisselle, le lavage, les devoirs… ouf!  Vous en arrivez peut-être à oublier qu’il existe des émotions autres que le stress!

Que pouvez-vous faire pour protéger votre bien-être lorsque vous sentez le stress vous envahir?

Pour les mères qui travaillent, un fardeau mental s’ajoute aux tâches quotidiennes que sont le lavage, la vaisselle, les devoirs, etc.  Ce fardeau est le résultat de l’accumulation de différentes tâches, souvent non visibles (planification des repas, gestion des visites médicales, des rendez-vous à l’école, etc.), et du désir des mères de bien faire dans toutes les sphères de leur vie.  Bref, ça pèse lourd sur les épaules des mères.  Malgré l’implication de plus en plus grande des pères dans le partage des tâches domestiques, il reste que c’est souvent les mères qui ont en tête tous les éléments qui doivent être gérés, planifiés, etc. (1).  Ce fardeau supplémentaire devient un facteur de stress supplémentaire.

Ramener votre degré de stress à un niveau acceptable

Barbara Fredrickson, professeure à l’université de Caroline du Nord, à Chapell Hill, suggère que les émotions positives (joie, gratitude, sérénité, curiosité, fierté, amusement, admiration, inspiration, espoir et amour) nous permettent de récupérer plus rapidement lorsque nous vivons des émotions négatives, comme le stress.

Comment?

Fredrickson et ses collègues (2) ont cherché à connaître l’effet des émotions positives sur le stress.  Dans leur laboratoire, ils ont avisé les participants à leur étude qu’ils devaient préparer une présentation orale sur le thème « pourquoi suis-je un bon ami? »  Les mesures prises à ce moment (fréquence cardiaque, pouls, tension artérielle) montraient bien l’augmentation du niveau de stress des participants!

Les participants avaient une minute pour se préparer, à la suite de quoi, si l’ordinateur les choisissait, ils verraient une caméra apparaitre sur l’écran ou, au contraire, s’ils n’étaient pas choisis, ils verraient une courte vidéo.  Dans les faits, tous les participants ont eu droit à l’un des quatre extraits vidéo attribués au hasard : deux généraient une émotion positive modérée (amusement ou satisfaction), un autre générait une émotion neutre et le dernier, une émotion négative (tristesse).  Trois minutes après le visionnement des vidéos, les chercheurs ont repris leurs mesures (fréquence cardiaque, pouls, tension artérielle).  Les résultats ont démontré que les émotions positives avaient permis aux participants de récupérer plus rapidement de leur stress, contrairement aux émotions neutre ou négative.

C’est ce que Fredrickson appelle « l’effet d’antidote » des émotions positives.

Comment pouvez-vous appliquer ces découvertes dans votre vie?

  • Entraînez-vous à savourer: Prenez un moment pour vous remémorer un évènement heureux que vous avez vécu, en famille ou seule et revivez-le : voyez les gens, les couleurs; entendez les sons, la musique, les mots; sentez les odeurs; ressentez le plaisir ou toute autre émotion; bref, faites comme si vous y étiez réellement.
  • Écoutez de la musique: Choisissez une chanson qui vous met de bonne humeur et écoutez-la, chantez-la à tue-tête.  Ou au contraire, choisissez une musique vous vous apporte du calme.
  • Trouvez quelque chose qui vous fait rire : Vous pouvez écouter une courte vidéo ou lire une bande dessinée. Vous pouvez pratiquer l’auto-dérision (ce que je fais lorsque je change à tue-tête!).  Ou encore, exercez-vous au yoga du rire.

On dit que le chameau peut vivre plusieurs jours sans boire : de cinq à dix jours en été, il peut tenir jusqu’à cinquante jours en hiver!  Bien qu’il puisse vivre de ses réserves, il lui faut tout de même se désaltérer de temps à autre.

De la même façon, bien que nous puissions vivre quelques jours sans émotions positives, nous avons besoin régulièrement de nous « désaltérer » et de ressentir ces émotions.  Les émotions, tant positives que négatives, sont une nourriture essentielle à notre survie.  Certaines nous préparent face au danger, comme le stress.  Les émotions positives, comme l’amour ou la gratitude, sont celles qui nous permettent de vivre en communauté.

Il ne s’agit donc pas ici d’éliminer tout stress!  Il est vrai qu’une certaine dose de stress peut être positive et nous pousser vers l’action. En fait, il s’agit plutôt de repérer quand le stress devient nuisible.  Et d’agir pour en atténuer les effets négatifs.

Quel moyen pouvez-vous utiliser pour contrer les effets du stress dans votre vie?

Quelles activités (courtes et faciles) pouvez-vous faire pour générer des émotions positives?

Besoin d’accompagnement? Contactez-moi!

Références

(1) Lebert-charron, A., & Dorard, G. (n.d.). Le syndrome de burnout ou d’épuisement maternel : Une revue critique de la question. La Psychiatrie de l’enfant, 61, 421–441.

(2) Fredrickson, B. L., Mancuso, R. A., Branigan, C., & Tugade, M. M. (2000). The Undoing Effect of Positive Emotions. Motivation and Emotion, 24(4), 237–258.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *