Et le gagnant est…

Récemment, un de mes clients me racontait qu’il avait été pris de colère parce que son fils de 10 ans avait volé de l’argent dans le portefeuille des conjointes de deux collègues qu’il avait invités lors d’une soirée chez lui. En parlant de ce sentiment de colère et de son origine, mon client était convaincu qu’il l’avait subi, qu’il n’avait pas pu faire autrement et qu’elle était causée par son fils.

Si, comme lui, vous pensez que vous subissez vos émotions, regardons ensemble ce qu’il en est.

Qu’est-ce qu’une émotion? C’est une réaction physiologique et physique à un élément déclencheur. Cet élément peut être extérieur (dans l’environnement) ou interne (dans l’esprit). Par exemple, un accident de voiture est un élément extérieur; la perception que l’on a de soi est un élément interne.

L’émotion est déclenchée lorsqu’à cet élément se superpose l’interprétation que nous faisons de l’évènement. Et notre interprétation se fait à partir de nos expériences passées, de notre bagage culturel, de notre éducation, etc.

Imaginez une maman au supermarché. Son jeune enfant marche à côté d’elle en pleurant à fendre l’âme depuis plusieurs minutes. Quelle émotion ressentez-vous? De la sympathie pour la maman? De l’exaspération? De l’indignation?

Ce que vous vous dites en face de cette maman et de son enfant détermine l’émotion que vous ressentez. S’il vous est déjà arrivé de vous retrouver avec votre enfant hurlant dans un lieu public, vous ressentez peut-être de la sympathie. Si vous ne tolérez pas les pleurs d’un enfant, du fait que vous-même avez dû contrôler vos pleurs étant petit, vous pouvez être exaspéré. Ou alors peut-être pensez-vous que cette mère se fiche du désagrément que cause son enfant et vous êtes indigné devant une telle attitude.

Vous voyez comme votre façon de « lire » l’évènement vient teinter l’émotion que vous ressentez. Selon le pédopsychiatre américain Greenspan, les émotions ne sont pas innées. En effet, elles sont le résultat de toutes les sensations que nous avons emmagasinées depuis notre enfance et auxquelles nous avons donné une interprétation.

Si nos émotions ne sont pas innées, serait-il possible de les modifier? Si oui, de quelle façon?

D’abord, lorsque vous ressentez une émotion, essayez de voir ce qui s’est passé juste avant. Qu’est-ce qui a déclenché votre émotion? L’élément déclencheur est-il intérieur ou externe?

Puis, voyez ce qui se passe en vous. Qu’est-ce que vous vous dites?

Vous avez maintenant identifié l’élément déclencheur de l’émotion et le dialogue interne que cet élément a généré.

Comme nous avons vu dans l’exemple de la mère et son enfant, il y a plusieurs façons de « lire » un évènement. Face à l’élément déclencheur vous vous venez d’identifier, vous avez découvert quelle était votre façon, à vous, de lire cet évènement. Maintenant, efforcez-vous d’en imaginez au moins trois (3) autres. Et à chacune de ces façons, essayez d’associer une émotion différente.

Plus vous vous amuserez à trouver d’interprétations à chaque évènement, meilleure sera votre capacité de réagir face à vos émotions. Vous l’aurez deviné, c’est un jeu qui gagne à être répété souvent!

Une émotion n’est ni négative ni positive. Ce n’est que l’interprétation que nous donnons à certaines émotions qui les présente comme négative ou positive. Une émotion considérée comme négative, la colère par exemple, a son utilité; elle nous prévient que nous avons un besoin à combler. Une émotion considérée comme positive, la joie, nous laisse savoir qu’un de nos besoins a été comblé.

Vous n’êtes pas prisonniers de vos émotions et n’êtes pas obligé de subir leur joug. Je vous propose deux façons d’entrer en harmonie avec elles.

1. Lorsqu’un élément déclencheur se présente, repérez le dialogue interne que cet élément déclenche. Puis, tentez d’identifier plusieurs autres façons d’interpréter cet évènement.

2. Lorsque vous ressentez une émotion, cherchez le besoin comblé ou non comblé qui se cache derrière. S’il s’agit d’un besoin non comblé, trouvez au moins trois (3) façons de le combler.

En faisant ces exercices régulièrement, vous créez de nouveaux automatismes qui vous aideront à ne plus vous sentir à la merci de vos émotions. Et le gagnant est… vous!

Amusez-vous!

Votre coach, Di-Anne